Savoir si l’on est face à un Syndrome de Diogène ou confronté à un autre trouble du comportement est parfois compliqué. Parce que tous les symptômes ne sont pas toujours réunis, parce qu’il y a des cas particuliers, et parce que d’autres troubles ou pathologies peuvent être associées.

Voici un petit mémo pratique à destination des professionnels de santé ou des particuliers pour les aider dans l’identification d’une personne potentiellement atteinte du Syndrome de Diogène.

 

Détecter un Syndrome de Diogène

 

Si vous remplissez plusieurs de ces cas de figure, ou observez chez l’un de vos proches ces tendances, prenez immédiatement contact avec un professionnel de santé ou les services sociaux concernés.

 

Les principaux symptômes

 


Une négligence extrême du lieu de vie, rendu difficilement habitable en raison de ce manque d’entretien et d’hygiène.

 


Une accumulation morbide et irrationnelle de tous types d’objets ou de déchets de différente nature : cartons, journaux, magazines, boîtes, aliments périmés, détritus, emballages… Il en résulte une réduction et une dégradation de l’espace vital.

 


Un déni de réalité concernant son état sanitaire et psychologique, et donc une absence de honte ou culpabilité par rapport à ses conditions de vie.

 


Un isolement social, avec une absence quasi-complète de contacts avec les voisins, la famille, ou les services sociaux.

 


Un refus de toute forme d’aide qui sera vécue comme intrusive, son mode ou « choix » de vie lui convenant tout à fait.

 


Une personnalité pré-morbide : rusée, méfiante, suspicieuse et distante, avec une large tendance à déformer la réalité.

 

 

Autres indicateurs fréquents, aggravants, mais non systématiques

 

 

  Le manque total d’hygiène dans le lieu de vie va souvent de pair avec un manque d’hygiène corporelle. Soit par manque d’intérêt, soit en raison de difficultés physiques, soit parce que la salle de bains est tout simplement inaccessible.

 

 Le syndrome touche souvent des personnes âgées et peut être déclenché lors d’un choc émotionnel, séparation ou disparition d’un proche. Nos modes de vie, individualisme, éloignement, solitude, affaiblissent les liens sociaux, favorisant ainsi l’apparition du Syndrome.
L’aspect financier n’est pas à mettre en relation avec l’apparition de ce trouble du comportement, les revenus de ces sujets étant souvent corrects, voire supérieurs à la moyenne.

 


La présence d’animaux aggrave la situation sanitaire en exposant les Diogènes à des infections ou maladies de ces animaux qui sont très souvent négligés.

 


L’alcoolisme est un facteur aggravant qui peut accélérer la dégradation des conditions de vie du patient.

 


Un handicap physique ou mental peut survenir ou être renforcé par le mode de vie du Diogène.

 

 

Conséquences

 

 

Les conséquences de ce syndrome mettent en danger les Diogènes de plusieurs manières :

 


Réduction et disparition quasi totale de l’espace vital. Les actes quotidiens de la vie normale sont rendus très difficiles, voire impossibles à terme : pièces d’eau condamnées, cuisine inaccessible, risque d’éboulement de tranchées dans les pièces de vie devenues un enchevêtrement d’objets dangereux.

 

Risques de développement de maladies graves en raison des aspects sanitaires. Insalubrité du logement lié à son état de délabrement : moisissures, déjections humaines ou animales, cadavres d’animaux, parasites, insectes, virus, bactéries, …
Mais aussi atteintes à la santé en raison du mode de vie désordonné : alimentation aléatoire, de mauvaise qualité (carences et denrées périmées), voire alcoolisme.

 

L’entourage, les voisins, la famille sont aussi mis en danger :

 


Risques d’incendies liés au chauffage de fortune ou installations électriques non entretenues, tabagisme. Aggravés par la quantité de déchets inflammables entreposés.

 


Possibilité d’innondations par rupture ou obstruction des canalisations, de courts-circuits faute d’entretien, d’éboulements liés au poids.

 


Risque d’épidémies, de pathologies provoquées et véhiculées par les animaux ou les insectes (rats, puces, cafards, blattes …)

 

 

Que faire face à un Syndrome de Diogène ?

 

Agir avec un Diogène ne s’improvise pas et demande beaucoup de psychologie. vous devez vous faire aider par des professionnels

Contactez les acteurs de la santé comme le médecin généraliste tel que le médecin généraliste, les Services sociaux dont dépendent le Diogène.
Ou un professionnel de la prise en charge sanitaire du Syndrome de Diogène qui vous redirigera vers les services et organismes compétents pour vous accompagner ou vous renseigner.

L’objectif de cette fiche pratique est de sensibiliser au Syndrome de Diogène et de pouvoir mettre un nom quand c’est possible sur un trouble du comportement que vous constatez. Trop de proches de personnes atteintes par le Syndrome de Diogène nous contactent, désemparées, parce qu’elles viennent juste de découvrir cette pathologie.

Attention néanmoins, cette fiche vous donne des indications et des pistes de réflexion. Cependant, chaque cas est particulier et nécessite l’avis d’un professionnel de santé.

Tout diagnostic d’un Syndrome de Diogène est clinique et nécessite une visite du domicile pour la confirmer.

 

Les indications et informations de cette fiche sont volontairement succintes pour vous aider rapidement à identifier un cas de Syndrome de Diogène, vous pouvez approfondir le sujet en consultant nos dossiers : Syndrome de Diogène, quelles réponses y apporter ?, le volet psychologique, le volet social.

Pour toute question, n’hésitez pas à nous contacter